NOTE : LES
TABLEAUX PRÉSENTÉS SUR LES PAGES DES ARTISTES SONT DES EXEMPLES DU
TRAVAIL DE CEUX-CI ET NE SONT PAS NÉCÉSSAIREMENT DISPONIBLES
NOTE :
PAINTING ON THE ARTISTS' PAGES ARE SHOWN AS EXAMPLES OF THEIR WORK
AND ARE NOT NECESSARILY AVAILABLE
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GABRIEL BONMATI
1928 - 2005
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►GALERIES / GALLERIES◄ |
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EST DU / EASTERN
CANADA
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OUEST DU /WESTERN CANADA
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Avec Multi Art
pendant plus de
20 ans / With Multi Art for over 20 years
Gabriel Bonmati est un peintre aujourd'hui placé sous le signe de la
femme. Elle est à la fois l'élément moteur et central de toute sa
production depuis près de 20 ans. Qu'il recherche, réinvente ou
recompose une toile, elle reste là, elle séduit. Rêve de beauté,
rêve des temps jadis où ces femmes se devinaient si belles dans leur
retenue. On dira de Bonmati qu'il pousse la fidélité jusqu'au
vertige . Car même lorsqu'il semble d'abord s'attarder à une nature
morte, il ne l'omet jamais. Elle épouse les éléments du décor, elle
devient elle-même décor, mais toujours elle demeure.
Gabriel Bonmati a trouvé son langage, celui de la séduction. Il
peint les femmes comme Ronsard les décrivait. Le caractère constant
de l'évidente beauté de ces femmes est le résultat d'une recherche
orientée sur l'aspect sculpturale de celles-ci. Très tôt l'approche
de Bonmati prend sa source dans l'influence de l'oeuf alchimique.
Son approche figurative picturale se tourne vers l'étude de la forme
parfaite, la forme ovoïde. Femmes parfaites, rêves de femmes,
l'artiste nous amène à vivre au milieu de ses scènes suspendues dans
le temps.
Bonmati reprend inlassablement les mêmes canons de l'esthétique,
conclusion d'une, quête perpétuelle de la perfection plastique . Par
sa démarche singulière, on assistera à la naissance de centaines de
femmes nuancées, enfantées dans des temps et des espaces différents.
Toute son oeuvre est imprégnée à la fois de la pérennité de la femme
de ce relent du passé. Au-delà des belles et blanches dames, un coin
de paysage, le pli d'un drapé, un temps d'arrêt pour reprendre son
souffle avant l'arrivée du preux chevalier. Souvent présent, mais
combien peu combatif . |
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Imperturbable, elle attend, esquissant une ombre de sourire et
l'artiste par sa composition nous amène à vivre aussi cette
attente . Certes, toujours sereines mais énigmatiques, ses
femmes sont d'une immatérielle beauté. On sent chez Bonmati
cette poursuite de la perfection par l'intermédiaire de ces
visages, une idéalisation de la femme et de la vie de ces
époques aujourd'hui révolues.
Un voile se déchire, un décor apparaît. Les éléments qu'il met
en place, ce dont il vêt ses femmes, ses brocarts, mosaïques,
fleurs, lourdes coiffes et chatoyants bijoux, ses transparences,
son harmonie savante des couleurs et ses constructions
ordonnées, son imperturbable volonté de style est sensualisée
par le regard de celui qui s'y attarde. Installé au Québec
depuis 1969, il a un pied sur trois continents. Depuis
l'Afrique, l'Europe et l'Amérique, toute sa vie fut nourrie de
cultures et d'histoire. Ce patrimoine culturel fait bien plus
que l'inspirer, il l'habite entièrement. Mais quel modernisme
dans sa facture, quel sublime mélange de passé et de présent.
Bonmati homme multi-culturaliste, peintre sans frontière,
suggère un univers où l'imagination s'attarde à tous ces
éléments empruntés au temps et à l'histoire.
Perfectionniste dans sa démarche picturale, Gabriel Bonmati est
aussi animé par un sentiment poétique. C'est de là aussi que son
oeuvre s'impose à nous. Chacune des toiles de Bonmati porte son
titre. Il est l'élément final du tableau. Ce fragment de prose,
il faut le découvrir au revers d'un pli, au centre de ces tissus
minéraux, mais il demeure toujours présent dans la toile. Ces
courtes phrases, le peintre ne les emprunte pas, il les invente.
Par elles, il ne tente pas de passer aucun message si ce n'est
l'appel de la sérénité. Le dessin de Bonmati ne vaut non
seulement pour la pureté de ses personnages ni par son pouvoir
de suggestion, mais aussi par une sorte de rêverie, de
divagation vers des temps révolus.
Marie-France Bégis
Magazin’Art |
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The artist's worid. A ritual expression, one that covers
everything, out of habit. It gives one the feeling that
everything is settled, it's all there, that it can all be ex-plained.
A Cartesian illusion, at least when applied to a true artist.
Gabriel Bonmati's world is both familiar and elusive, ac-cessible
to the most cursory glance and withdrawing beyond the ultimate,
dazed incompréhension. Infinite. Always speilbinding.
Because
Bonmati the artist is syn-thesis, his world is synthesis. The
man as well. The man above all. The crucible of the vigorous
civilizations that have crossed. imbibed, moulded - or better,
kneaded, him.
His youth in
Morocco gave him his slow swaying gait, the same tranquil depth
to his gaze with which the R'Gibat nomads survey the immensité
of the Sahara and the twisted features of the Anti-Atlas. The
unrestrained poses, head bowed, listening to a f riend, the
nonchalant gesture holding a cigarette or a tiny coffee cup. He
savours. The strong coffee. The passing moment. He likes them
strong too, each succeeding instant. He demands fullness.
Constantly.
France shaped
him through éducation. Through his roots he is predisposed to
her. To her proud, secular values, the depth of culture
reflected in the carriage of his head, the delicacy of his
humour and his serene smile. And also in his swift, sure
judgment.
He
rediscovered immensité in Quebec. In all areas, in all
strengths. The immensité of la Belle Province com-plements the
depth of his Dictures and compounds the vastness of their
spaces. |
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A triple identity.
A combination of influences which, by
a remarkable
coïncidence, are also those of Morocco itself:the Sahara, the
Mediterranean and the Atlantic. He discards nothing. He accumulâtes.
The mosaic is im-pressive. Because of its diversity, balance, the
fineness of its nuances. The comparison with a page of Rilke is
irrésistible, requiring only the substitution of painting words for
poetry ones:
"Before you can
write a single verse, you must have seen many cities, people and
things, you must know the animais, you must feel how the birds fly
and know the gesture with which the littie flowers open in the
moming. You must be able to remember traits in unknown regions,
unexpected encounters and long-anticipated departures, - childhood
days still shrouded in mystery (..) childhood illnesses that begin
so strangely with so many profound, momentous changes, days in
silent, hidden rooms and momings by the sea, the sea itself, seas,
nightjoumeys which fly by high up with all the stars, - and even
that is not enough, if you can think of ail that. You must have
memories of many nights of love, each unlike the other, the cries of
women in childbirm, and the bodies of light, white, sleeping mothers
closing again after the birth. (..) And even having memories is not
enough. You have to be able to forget them, when there are too many
and have the great patience to wait until they come again. For the
memories themselves are stili not it. Only when they become one with
our own flesh and blood, glance and gesture, nameless and
indistinguishable from ourselves, only then can it happen that in a
rare hour the first word of a verse rises from their midst...
All of Bonmati is
there. |
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